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Rien à dire? Crions !

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2 avril 2010

Martyrs.

 

Parlons.

De choses et d'autres, mais surtout d'autres. 

Tournons la langue française en rision puis en dérision.

Puisqu'il nous faut des martyrs...

Sur un accord de guitare, laissons les mots sortir et se coucher sur le papier, comme on l'a déjà fait tant de fois. Comme à chaque fois ils s'imposent, se reposent et se déposent, libres feuilles mortes sur le cours d'eau limpide d'une feuille virtuelle d'un blanc parfait. D'un blanc de paix. une Note. deux Notes. un Accord. Résonne seul dans la cathédrale d'une tête simplement reposée qui pense à Rien. Et qui y pense bien.

Puisqu'elle a des charmes, il nous faut succomber. Succombons à l'appel du vide, au moins une fois. Comme une grenouille saute de nénuphar en nénuphar, laissons l'esprit dériver à sa guise et passer de sujet en sujet jusqu'à atteindre l'autre rive, quoi qu'il y trouve. Des paysages d'un exotisme rare. Des autels où l'on sacrifie au sens, à la finalité, à la motivation et pour une fois pas à la déesse Esthète aux lignes épurées.

Puisqu'il nous faut des martyrs...

Pour une fois dire des choses qui aient du sens. Ou ne pas les dire, plutôt. Distiller le sens dans des phrases sans queue ni tête, agir sur l'inconscient. Laisser parler nos têtes d'inconnue à inconnue et enfin se trouver libre, avancer comme à skateboard sur l'autoroute des pensées. Pousser encore et encore jusqu'à trouver le fond, user ses semelles et enfin sentir le goudron contre ses pieds. S'y faire des plaies, et puis finalement se rendre compte qu'il ne tient qu'à nous de trouver cette surface molle et délicieusement chaude. L'esprit pense. Le corps souffre. Mais l'esprit est dans le corps, et le monde est dans l'esprit. Où sont les autres sinon dans notre tête lorsqu'ils se sont enfuis? Où es-Tu aujourd'hui? Je Te cherche dans tous les coins de mon crâne, soulevant les anciennes pensées, les arrières pensées et les idées moisies de n'avoir plus servi. Où es-Tu? Où êtes-Vous? Où suis-je? Qui suis-je? Où vais-je? Où allons-nous?

Puisqu'il leur faut des martyrs...

la destruction et l'annihilation est-elle nécessairement la fin de toute chose? N'avons-nous pas assez influé sur la nature pour qu'elle ne puisse reprendre ses droits? L'homme arrives et figes l'évolution, mets les lions dans les cages et les souris dansent. Etiquettes les petits animaux de nuisibles et les gros de dangereux. Mets des barrières, des clôtures et des fils électriques. Barbelés. Barbe liée. Déliée. Délie ta langue et pense. Laisse-la penser pour toi, laisse tes doigts dire ce qu'ils pensent. Ecris sans regarder, laisse uniquement ta tête donner des ordres et retire toi de cette machine infernale où tout fonctionne si bien.

 

Puisqu'il nous faut des martyrs...

Oublier le temps. Oublier l'espace. Devenir pur esprit, simple idée, unique pré-existence au corps que nous occupons. Lisa, Lisa, Sad Lisa Lisa. Cat Stevens. Se laisser dériver loin au loin et trouver la terre. La vraie. trouver Dieu. trouver Tout, trouver Charlie. trouver Et chercher encore, pour l'absurdité. trouver Et chercher toujours plus, par avidité. trouver Phèdre, trouver, perdre, et cesser enfin. Voir l'impossible. Entendre les couleurs. Mélanger ses sens et devenir l'arc en ciel. Intégrer la vie, enfin. Et COMPRENDRE. Devenir au lieu d'être. Savoir qui, savoir quand, savoir pourquoi. Ca reste à voir, pourquoi. Et puis tout de même. Tout de même. Faire pour tout de même. L'esprit pense seul mais seul le corps agit.

 

Puisqu'ils nous faut des martyrs...

L'esprit est responsable. Le corps est un moyen. Valeur d'échange ou d'usage, valeur usagée. Valeur échangée contre de l'argent. Combien coûte un muscle? Combien coûte sa contraction et sa perte en Adénosine Tri Phosphate qui crée l'énergie nécessaire au mouvement? L'évènement purement et simplement inexpliqué de la vie et ses effets peuvent-ils être monnayés à leur juste valeur? Et par quoi? Il n'est pas de salut sans faute. Il n'est pas de mort sans salut. Il n'est pas non plus de vie sans mort. A bon entendeur, salut. Il n'est pas de plaisir superflu. Super Grippe. Super grappe. Je suis malade. Faux. Pas mon corps, en tout cas. Ni blessé, juste fatigué.

 

L'accord résonne encore.

 

Il a tué le silence.

 

 

 

Puisqu'il nous faut des martyrs...

 

 

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2 avril 2010

Toxicité

Chantons.

Des chansons de gens morts, de gens vivants et de gens qui sont entre les deux. Chantons les chansons des gens à venir, les chansons des gens morts sous les ruines. Sous les graffitis d'un mur de briques grises là où il pleut du feu. Là où la mort est un cadeau du ciel. C'est Noël, mais le père Noël est mort depuis longtemps, et le Père Fouettard s'en donne à coeur joie, lui et son cortège de morts se mouvant sous les drapeaux noirs de la pénitence.

 

Pénitence.

 

Il est venu le temps du repentir. Le temps des rivières de bile noire comme le mazout, le temps des vomissures emplissant les caniveaux, le temps d'expier le mal. Le temps de le repousser, de l'extirper comme on accouche de son enfant. Le temps de lui laisser sa chance.

 

Libérez vos parts de noirceur, laissez les s'exprimer, donnez-leur la force qui leur manque, alors elles s'en iront. Elles vivront, et convergeront toutes dans un Colisée fait d'ébène et d'Onyx, au milieu duquel mille guitares ensorcelées joueront les airs les plus endiablés et les plus abrupts du plus sombre métal d'aujourd'hui.

 

Alors le Mal sera. Alors nous auront enfin la réponse à la question que nous nous posons depuis dis mille ans.

 

Pourquoi?

 

L'argent ne répond pas. La haine ne répond pas. La nature humaine non plus, et ce n'est là qu'un échantillon minime de ce qui prétend n'y être pour rien.

 

Il est temps de concrétiser ce qui se terre là-dessous depuis trop longtemps. De lui donner vie pour pouvoir enfin l'affronter.

 

Il faut enfin pouvoir mettre un mot, une image sur ça. Et enfin savoir s'il est possible de le mettre au tapis.

 

Premier round.

14 février 2010

Qui a tué grand-maman?

J'ai froid aux pieds, C'est un Dimanche de février qui m'engourdit.

Je ne trouve pas de position confortable, un peu à l'image de ma vie sentimentale.

Ce putain de siège s'affaisse sous moi et m'empêche de penser à autre chose qu'à mon propre confort.

Et ce putain de clavier trop petit m'empêche d'écrire comme je voudrais, toujours deux lettres qui passent sous mes doigts là où je n'en voudrais qu'une.

Et puis fuck, je ne regarde plus l'écran. Beethoven jour Fur Elise dans mes oreilles, et à la vitesse à laquelle je pianote c'est un peu moi qui joue. Ah, ça y est. Sonate numéro 14 en Do dièse Mineur, Sans doute celle qui correspond le plus au ton de l'article. Grandiloquent juste ce qu'il faut, mais triste pourtant. Et en même temps, terriblement beau. D'une beauté grave, blessée, d'une beauté qui se meurt dans les affres de tierces mineures et de sixtes diminuées.

 

Je devais Vous parler de filles; j'y suis prêt. Vous qui me lisez, C'est un Vous singulier, parce que Vous m'avez forcé à me remettre à écrire. un Vous de respect, Vous qui sûtes me réveiller.

 

J'ai froid aux pieds, c'est un dimanche de février que Vous et moi, on a passés seuls. Pour seule compagnie une guitare, peut-être un poème. Un très beau sonnet sans aucun doute. Un bel accord mineur en plein milieu d'une symphonie en majeur. Un vers de romantisme arrosé de spleen dans toute sa splendeur. Une goutte de pluie, prise sur le nez un rayonnant matin de Mai.

 

Dans la forêt verdoyante et fleurie de roses qu'est la Saint-Valentin, où des angelots baroques bandent leurs arcs pour décocher autant de flèches en coeur dans la poitrine des amoureux transis ou comblés, certains s'assoient sous un arbre mort, incongru d'être aussi décharné au milieu de cet étalage de passion, et attendent. Ils regardent les autres. Ils offrent peut-être une fleur ou deux, et peut-être restent-ils seuls parce que personne ne veut d'eux. Peut-être aussi parce qu'ils ne veulent personne. Ou bien peut-être parce que c'est comme ça. Ils n'ont pas su être là au bon endroit au bon moment, pas su trouver les mots qu'il fallait faire jouer sur une feuille de papier, qu'il fallait faire danser au rythme d'un besoin tendre, d'une attente, d'un esprit tout entier tendu vers un être chéri.

 

Il en est qui patientent une journée, d'autres un mois, d'autres une vie. Jusqu'à aujourd'hui j'ai beaucoup attendu. J'ai offert beaucoup de fleurs, des Dimanches de février, des matins d'Octobre et des samedis de Novembre; je n'en ai reçu que très peu. J'en garde toujours deux dans la poche que j'ai du côté gauche.

 

Une vraie rose, une magnifique. Une belle, sincère, épanouie et rouge comme j'en ai peu connu.

Marion. Marion et moi, nous ne nous sommes jamais rencontrés durant la période où on a été amoureux. Par son blog, on s'est connus. Vous imaginez? on a discuté, on s'est téléphoné, on s'est écrit... J'étais réellement amoureux. J'ai failli fuguer à Nantes pour la rencontrer. Et puis finalement, j'ai eu trop peur. Peur de beaucoup de choses, mais surtout d'être déçu. C'était tellement mieux, de croire qu'on a trouvé l'âme soeur, de se confier à msn quand on se sent un peu en manque d'affection, de se faire mousser devant une belle jeune fille qui habite à 500 kilomètres de chez vous. Plus facile aussi. Alors ça a duré, ça s'est effiloché, et ça s'est éteint. D'un jour sur l'autre. Un matin je me suis réveillé, je n'ai pas pensé à elle; c'était le début de la fin.

 

La deuxième fleur que je garde est malade. Flétrie, fanée au possible. Les senteurs de l'amour se sont enfuies vers d'autres paradis de verdure, vers des vergers plus chatoyants. C'est un iris qui meurt tous les jours, un coquelicot dont les pétales s'envolent à l'infini et dont l'effeuillement n'a pas de fin.

 

Emma.

 

Ce nom me fait encore vibrer, ces quatre lettres signifient tellement plus que deux consonnes. Elles sont le goût d'une bouche qui s'offre, l'étreinte chaude de deux bras musclés, et le contact juste rêche comme il faut de cheveux secs qui tendraient vers la dreadlock si on les laissait s'exprimer. Elles sont la sensation de vertige qui me prenait lorsque je voyais dans ses yeux tout le bleu du Ciel et de la Mer. Elles sont l'attente, l'impatience, l'impossible domination de soi quand on voit qu'elle n'a pas écrit. Elles sont le sel d'une larme qui roule sur une joue, un jour où elle a dit qu'elle aimait. Un jour où elle l'a écrit. Parce que le dire, c'était trop dur pour elle. Un jour où on a pu lire cette phrase: "Je t'aime, M., Je t'aime." Elles sont l'acier glacé qui remuait les tripes lorsque l'on allait pour sonner chez elle, trempé par la bruine d'un froid matin de Septembre. Elles sont la chaleur d'un ventre, la brûlante ébullition d'un cou et le rouge d'un visage  qu'on voudrait imprimer pour toujours dans sa tête. Elles sont le doux chuchotement du glissement d'un tissu sur la peau, elles sont les caresses de paumes nues contre un dos tout aussi nu, elles sont le poids d'un ventre sur un ventre, elles sont le contact peau contre peau de deux corps brûlants, elles sont la découverte, et l'amour. Puis elles sont le goût amer d'un après-midi passé sans elle, quand elle avait promis qu'elle viendrait. Elles sont toute la misère du monde qui s'abat sur des épaules, un soir qui sentait la pluie, un soir d'anniversaire, un triste et gris soir d'Octobre. Un soir où on reçoit en pleine face la phrase qui dit que tout est terminé, qu'elle nous laisse sa fleur mais qu'elle brûlera la nôtre. La mienne.

 

Elles sont beaucoup de choses, mais elles sont d'abord l'enthousiasme de la première vraie relation avec une fille. De la première fois où on a senti son coeur battre pour autre chose que la glace au chocolat au dessert ou pour une histoire d'amour qu'on voit se finir mal au théâtre ou au cinéma.

 

Depuis Emma j'ai offert beaucoup de fleurs mais je n'en ai reçu que peu. Aucune, pour ainsi dire. Ou bien de personnes à qui jamais, au grand jamais, je n'aurais eu l'initiative de ne donner ne serait-ce qu'un chardon, que l'on me pardonne. Depuis Emma, la vie a retrouvé un cours semblable à celui qu'elle avait avant. Un cours plutôt plat. Jalonné de bonnes notes, de fous rires entre amis, de soirées agréables et parfois terminées à tout rendre dans un trône en céramique blanc. Plus jamais de baiser, plus jamais de salive étrangère sur les lèvres. Plus rien de reçu.

 

 

Plus rien.

 

 

 

 

 

 

 


Me voilà forcé de Vous remercier pour m'avoir redonné ce goût de l'écriture, du verbe dansant.
Merci à Vous.

24 janvier 2009

Choisis Ton Camp.




Choisis une route, un chemin, une ligne de conduite, et essaye de t'y tenir. Les résolutions auxquelles on s'était promis d'obéir sont parties avec un vent d'hiver tellement glacé qu'il en paraît solide. Comme une envie de grisaille de matin, pas tout à fait froide, mais pas tiède non plus, juste entre les deux, un matin d'automne, sur un trottoir désert, en pleine banlieue. Comme une envie de feuilles mortes, ocre et brunes.


Choisis ta vision des choses, tes possessions, ton état d'esprit, tes envies et tes dégoûts, tes histoires, tes mensonges, tes songes et tes cauchemars. Non, pas de cauchemars. Jamais. Invente-toi un monde où t'échapper la nuit, quand t'as rien d'autre à faire que de dormir. Trouve-toi une partie de ta tête dans laquelle tu planteras tes pensées, où tu tenteras des croisements, et une cage pour enfermer tes chimères.

I FEEL SO MUCH BETTER"

Un coin d'esprit, là où tu pourras laisser pousser tes idées, laisser dériver tes connexions neuronales, et juste regarder ce qui en sort. Et être surpris du résultat. Pas forcément désagréablement, d'ailleurs. Une part de hasard, d'aléatoire, et tout prend tout de suite une saveur bien plus sucrée. Ne pas savoir ce qui sortira de ça ou de ça, laisser quoi que ce soit au hasard,  garder une part d'incontrôlé. TOUJOURS garder une part d'incontrôlé. C'est pas drôle quand on sait ce qui se passera à l'avance.

"NOW THAT YOU'RE GONE FOR EVER

Choisis tes pavés, tes convictions, tes manques et tes trop-pleins, ta démarche, choisis tes mots, choisis-les bien, choisis tes activités, tes passivités, ton humeur, tes tendances en général et le moment où t'en auras assez. La dépendance, j'ai toujours été contre. L'affection, oui. j'aime beaucoup ça. L'attachement, c'est déjà level up, et dans la mesure du possible j'essaye d'éviter de m'attacher à n'importe qui.

Raté.

La branche fragile avait l'air d'un tronc, le fil de pêche semblait un câble d'acier. Tout a lâché, et me voilà qui tombe. C'est pas grave, le sourire amortit toutes les chutes. Une fois le sol touché, on respire un grand coup et on essaye de se persuader que tout continuera comme avant. On oublie, on pense à autre chose, et puis un jour, au détour de n'importe quoi, Te voilà qui réapparaît.
Et d'un seul coup, dedans, à l'intérieur, un lac jusque-là clair vient, dans un remous, de se couvrir de vase grise & de nénuphars malsains, et au fond un gisement de gaz nauséabond vient de naître. La discussion devient difficile, l'envie d'un réel contact disparaît, et ne laisse place qu'à un mélange de mépris, de mauvaiseté et de haine. De dégoût, aussi. De bien des choses enfin, mais rien de bien joli.

j'ai horreur des écrits qui ont une sale gueule, comme celui-là, mais il fallait que ça sorte.

"STANDING ON MY OWN"

Bon pour reprendre la tendance de départ, j'ai pas pris de bonnes réslutons en ce début d'année. Parceque si j'en avais pris, elles se seraient ajoutées à celles de toutes les années d'avant, et ça veut dire que l'année de ma mort j'jauras été la personne la plus parfaite que j'aie jamais pu imaginer. Non. Je refuse. Je veux voir ce que je vais devenir sans résolutions, avec juste une ou deux grandes idées directrices, et voir où ça mène.

Sous un pont, peut-être.






Seigneur, pourvu que non...



Le week-end est là. Ce mot sonne un peu comme un ami, week-end. Un pote beaucoup plus vieux que moi, mais avec de la barbe, des piquants. c'est l'association du w et du k, je pense, qui font que visuellement j'ai l'impression que le week-end pique. C'est plutôt le contraire. On glande devant son ordi à écrire des inepties et on tente de temps en temps l'écriture automatique, laisser dériver son esprit, détruire tout intermédiaire entre la pensée et les doigts, laisser le loisir à l'inconscient de parler, dire ce qu'il veut. Tout ça c'est pas bien piquant.


J'avais l'impression, y'a 5 minutes, de n'avoir pas réussi à m'exprimer. Je pense que je sais pourquoi. je n'avais rien à dire, excepté cracher de la bile noire et mauvaise à la tronche de gens qui n'ont rien demandé, et je ne peux pas l'accepter. Ca ne me ressemble pas, enfin je crois.

Laisse tomber les malheurs pour une fois, et marche. Avance, sans t'arrêter, ramasse tout ce qui tombe, bourres-en tes poches et espère simplement que ça te servira plus loin.



Avec le sourire, s'il vous plaît. L'opinion d'autrui importe peu.



25 décembre 2008

Noël ? Ouaaaaaais...

  C'est rigolo, cette année Noël et les fêtes de fin d'année me sont tombés dessus sans prévenir. Comme une pierre dans un étang gelé, qui tomberait sur la fine couche de glace qui recouvre l'eau gelée ne se doutant de rien, insouciante dans sa paix intérieure et se croyant à l'abri sous sa carapace protectrice. Des remous dans les algues, en fait. C'est juste que ça m'étonne que quelque chose d'aussi gros que ça ait pu arriver si vite et si fort sans que je ne puisse m'y préparer. Je suis tellement hors du temps en vacances que j'ai pas vu les jours défiler. Et puis tout le bazar habituel n'a pas eu lieu, je veux dire "après-demain c'est Noël" "Demain c'est Noël" et tout ça...

  J'ai pas envie de vous suivre, bande de jeunes désabusés qui haïssez Noël, cette fête commerciale et corrompue, symbole du capitalisme uni à la religion pour nous pousser à consommer, ouh les vilains. C'est tellement banal de détester Noël aujourd'hui. C'est tellement commun de cracher sur sa crèche, de foutre le feu à son sapin et de s'extasier devant tout ce bordel cémoikiléfé, tout en s'en extirpant péniblement pour revenir à la réalité et reprendre un morceau de bûche. Vous me faites rire, tous. Je suis assis là, je pianote sur des touches, je vous critique, vous ne le savez pas encore, mais hohoho qu'est-ce que ça va être drôle quand ça va vous tomber dessus. Si vous lisez ce message un jour.Ce qui n'est pas dit, les toiles d'araignées ayant eu le temps de se faire içi; Quand j'ai ouvert la connexion y'a eu un terrible nuage de poussière qu'a envahi mon cagibi. Mais je m'égare. Je vous engueulais, je crois. Ah ouais. Donc, je disais que moi j'aime bien Noël.

Enfin j'aime bien.

Tout est relatif.

Disons simplement que j'apprécie relativement cette ambiance, l'atmosphère d'attente, l'odeur de résine, les bougies, le blabla incessant et les mômes qui galopent un peu partout en faisant ce genre de bruits insensés, vous savez,

"mmmrrrraaaaaannnn-prrrfffffccchhhht-aaaaaaaan-han-han-hanahanahanah-ou-ou-tibidibidibihan-han-han"

et tout ça, ça veut sûrement dire quelque chose ma foi. Dernièrement un gamin qu'on a abrité a fait ça, mais sur l'air de la Marseillaise. Il n'existe pas de mot pour vous décrire combien ça m'a scotché; Je m'égare encore.
je crois que j'ai pas envie de vous engueuler, en fait. La tentation était forte au début, et puis en fait je crois que je n'ai rien à vous dire.
Je vous méprise.
Vous ne savez pas ce que vous perdez.
Tant pis pour vous,
qu'esstu veux qu'j'te dise?

On m'a dit un jour "l'optimisme c'est se mentir un peu".

(je préfère vous prévenir, on dérive sur un sujet totalement sans rapport avec le précédent)

Mais d'après le ton, on sentait bien que le "un peu" était là pour me flatter, pour pas me vexer trop. Eh bien j'y ai réfléchi, à ce truc. Je ne suis pas d'accord. D'un point de vue objectif, on ne peut pas se dire "l'optimisme c'est se mentir". On ne peut se dire ça que d'un point de vue pessimiste, parce que ça veut dire que selon l' énonciateur, le monde va mal. Et ça, c'est pessimiste. Et d'un point de vue optimiste, je pourrais très bien dire "le pessimisme, c'est se mentir un peu".

Donc le fait que l'optimiste se ment, en fait ça vient d'un type qui se ment à lui même, donc ça veut dire que l'optimiste a raison, au fond.

Oui, connard, vous allez dire, d'accord, mais on peut le prendre dans l'autre sens ton raisonnement, hein, et à ce moment là c'est le pessimiste qui a raison! HA. Vous m'en direz tant. Oui, on peut le prendre dans l'autre sens. N'empêche qu'en attendant, j'ai démonté c't'argument moisi, et vous devrez trouver autre chose pour me crever, han han-han-han han.

Bon, sinon ça va, la famille, bien?

Je ne suis pas en contact avec des masses de monde, en ce moment, et j'aimerais vraiment vous avoir tous autour de moi, vous tous là, avec un feu de camp, des marshmallows et une guitare, comme une usine de bonne humeur. au bord d'une petite rivière,on camperait sur des cailloux, sous des arbres à branches basses, et après la fête on irait tous se foutre sur le même immense matelas fabriqué avec des couettes, n'importe comment, empilés les uns sur les autres, et on aurait pas besoin de couvertures parce qu'il ferait chaud, et on se raconterait des histoires, des fables, des délires et des choses vraies, jusqu'à ce que tout le monde se soit endormi, et le lendemain on se réveillerait archi-frais, et on irait courir dans les champs de maïs, parce qu'il y a toujours un champ de maïs près des rivières. Et on serait heureux comme des fourbes (merci à Toi).

C'est drôle, je pensais que l'écriture reviendrait moins vite et que ça serait plus rébarbatif. Non, en fait je m'entretiens personnellement. je suis seul devant mon clavier, je suis dans mon monde, dans ma tête, je pense des choses et mes mains les retranscrivent. Elles dansent ensemble sur la clavier, une danse anarchique et totalement inesthétique.

Elles dansent mes pensées.

Joyeux Noël,

Je vous aime.

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26 octobre 2008

Pensées sombres et obscures

Ray Bradbury par devers moi et Noir Désir dans les oreilles, je cherche quoi vous dire. Ca va encore être un jour comme les autres, avec son lot de joies et de peines. On m'a plusieurs fois dit que l'optimisme c'est le mensonge, et j'en suis.

"Au rendez-vous suivant, j'attends. Au fond d'une autre limousine qui ne vaut pas plus cher que ce bouquet de nerfs"

J'admets que j'ai souvent vu que ce que je voulais voir. Je n'ai pourtant pas envie de me corriger, ma vision du monde même erronée et déformée me convient. Parceque ces choses qui nous abbattent représentent autant de faits contre lesquels je ne peux rien, et ça me fait vomir. Ca me révulse.

"Rubis de Sade et jade, déjà je dis non."

Effectivement, les ombres marchent derrière nous, nous rattrapent et nous harcèlent, nous susurrent à l'oreille des mots horribles et nous font perdre confiance en nous. Elles nous apprennent nos plus noirs desseins, nous jettent en pleine figure les facettes de nous qu'on voudrait enfouir au plus profond de nous-même, qu'on voudrait faire taire, qu'on voudrait cacher, qu'on voudrait faire disparaître, les mettre dans une boîte et les envoyer en Orient, vers le soleil couchant, pour qu'elles disparaissent à jamais.

"La caresse et la mitraille, cette plaie qui nous tiraille et le palais des autres jours, d'hier et demain, le vent les portera "

Mais la vie, ce n'est pas uniquement ramasser en pleine tronche des calmonies et des morceaux de nous qui nous font hurler, qui nous donnent l'impression de se débattre dans une petite boîte noire sans arriver à s'en extirper, avec le regard de l'autre, aiguille d'argent qui cherche et remue dans vos entrailles, froide et brûlante à la fois, qui bouge et vibre, qui déchire les chairs comme pour mettre à nu ce que vous vouliez cacher, qui écarte les tissus et repousse les veines, pour enfin arriver à ce caillou si noir qu'on en croirait avoir trouvé l'endroit où s'enfuit, chaque matin, l'obscurité des nuits.

"J'ai douté des détails, jamais du don des nues"

La vie ce n'est pas uniquement ça. Les ombres sont là oui, la dépression nous guette, l'asociabilité, le refermement sur soi, l'orgueil aussi, et l'amour propre à outrance.

"Des visages des figures, des visages des figures des figurants à effacer, des faces A, des faces B"

"On est pas encore revenus du pays des mystères. Il y a qu'on est entrés là sans avoir vu de la lumière."

Au delà de ce caillou, ce caillot de nos défauts et de nos vices, se cache une pierre plus rayonnante que jamais vous n'eussiez pu l'espérer. On doit la caresser, la choyer, lui parler doucement, la regarder se développer et s'émerveiller de ses progrès.

"Prions pour trouver les grands espaces entre les parois d'une boîte"

Il y a, quelque part en dehors de votre petite boîte noire, un monde rayonnant et ensoleillé, un monde où les rires fusent et où l'automne est continuelle, un monde en perpétuel avancement, et nous pouvons le suivre. Sortez de ce carcan de questions et d'interrogations que vous vous formez, dans lequel vous vous êtes enfermés en attendant l'hypothétique jour où la métamorphose sera terminée et où votre chrysalide se brisera, laissant alors sortir un magnifique papillon flétri et vieux, abîmé par tant d'attente et de réflexion inutile, fatigué de s'être trop demandé et de ne pas s'être assez répondu.

"Des désanchanteurs, I'm Lost"

  Je ne veux pas être de ces magnifiques papillons qui sont passés à travers tant de choses. Je veux vivre aujourd'hui et maintenant, avoir confiance en vous et moi, confiance en nous. Il y a en chacun de nous quelque chose qui me plait, et ce quelque chose ne s'explique pas. Il y en a qui pleurent dès qu'ils rient un peu, d'autres qui se plaignent sans arrêt et en fait, pas tant que ça, d'autres qui font des blagues continuelles et relativement douteuses, des gens qui ont toujours 16 ans dans leur tête, d'autres qui se posent des questions par rapport à eux-mêmes et qui finiront un jour par trouver les réponses qu'ils cherchent.

"Des armes, des chouettes, des brillantes, des qu'il faut nettoyer comme pour le plaisir..."

La Vie, camarade. Voilà la réponse, voilà la raison et la motivation, voilà la sève, voilà l'essence.

La Vie.

25 octobre 2008

Apologie de L'automne

J'aime bien l'automne; c'est comme une période de réparation avant de reprendre. Comme un temps où le monde se mettrait en jachère, et où la pluie abonderait pour nourrir la terre avant de laisser reposer en vue de la floraison. J'ai horreur de la floraison. Toutes ces couleurs vives, pétantes et criardes, bleu Lilas, vert tendre, rouge Vermeil... Mon Dieu que c'est kitsh. L'Ocre de l'automne est infiniment plus expressif. Plus parlant. L'Ocre, le rouge bordeaux, profond, l'orange mat et sans fioritures de la chlorophylle perdue, avec des veinures brunes et marquées, comme autant de cicatrices sur la vieille feuille qui aurait vu passer trop de quartiers de lune...

Je mets beaucoup de hasard dans tout ce que je fais. Une part trop importante de tout ce que j'accomplis est due à l'aléatoire. Je fais trop confiance à ma chance. A trop se reposer sur une part branlante de son fauteuil, on finit par tomber. Comme une feuille tombe d'un arbre. Le hasard tient une part très importante dans nos vies aujourd'hui. On parie de l'argent dessus. On gagne beaucoup d'argent grâce au hasard. Si le mec qui avait inventé le hasard avait posé des droits d'auteur, il gagnerait sensiblement plus que 2000 euros par mois à vie, c'est moi qui vous l'dis.

L'automne, donc. Oui, je disais que j'aime cette saison à cause des couleurs. Des odeurs aussi. La feuille humide, le goudron mouillé, le cheveu trempé, le foulard dans lequel on a trop respiré, l'odeur du vent lui-même, la trop légère sensation d'inconsistance du corps dans la bourrasque, et les pieds qui dérapent au fond d'une flaque dans laquelle on a sauté.

Le hasard détermine tout ce qu'on fait, dans une mesure ou dans une autre. Lui qui choisit comment l'autre va réagir, lui qui choisit le moment où l'information arrive, lui qui choisit aussi la couleur de vos yeux selon le temps qu'il fait. Lui qui choisit le moment ou l'automne arrive en vrai, et le moment où elle se termine effectivement.


L'automne, pour certains, ça symbolise la fin de l'été, pour d'autres le début de l'hiver, pour d'autres c'est l'anti-printemps, Bref, c'est un simple avant-X, après-X, ou juste le contraire de.

Non. Faux.

A mon sens, l'automne est un état transitoire, une évolution, une période de transformation. Une époque où rien ne stagne, et où tout évolue. Une période où je me sens à l'aise. Une période où tout bouge, et où on peut décider de suivre l'évolution, de s'arrêter, de reprendre plus loin sans être perdu, une période où on peut se payer le luxe de discuter, papoter, échanger, tandis que tout bouge autour. Et on ne vous engueule pas pour ça.

Toute ressemblance ou similitude avec des faits existants ou avec la réalité n'est que purement fortuite.

24 octobre 2008

Doutes.

*Qu'est-ce que ça veut dire, quand on ne vous avertit de rien? Quand on laisse croire qu'on sera là, qu'on vous laisse passer une heure ou deux sous la pluie, dans le froid, en vous attendant, et que rien ne se profile à l'horizon? Quand on ne vient pas, pour finalement vous avertir, en fin de semaine, qu'on a pas pu venir?

Qu'est-ce que ça veut dire, quand on ne peut même pas être là une fois dans la semaine pour moi? Pourquoi faut-il que dans les rares moments où je finis par penser à moi, à vouloir quelque chose, on se dérobe, on a un boulot monstre, ou on a pas dormi de la nuit, et donc on est fatigué et on ne pourra pas, non, désolé, la semaine prochaine sûrement?

Pourquoi quand j'arrive, on est quand même content de me voir, mais on finit tout de même par dormi une heure ou deux? J'ai raté mes deux premières morts, certes.

Je n'ose pas douter de tout ça. le travail, il est vrai, c'est concret, ça ne s'invente pas. Les stages de danse non plus. L'amour, en revanche, l'attachement est volatil. Il se dissout très vite dans le quotidien. Il est comme un cachet d'aspirine. Solide, concret, il existe. On peut le tenir dans la main. Et puis une fois plongé dans un verre d'eau, il se dissout rapidement, parce qu'il est effervescent. Il s'use, s'érode. Parfois ça le rend plus solide, parfois il disparaît totalement.

Le mien tient encore la route. Tu as encore une place pour moi, Tu existes et Tu fais partie de mon rayon d'action, de vie.

Je ne sais pas si c'est réciproque. Peut-être que tout ça n'est qu'une immense conjonction de coïncidences, ou peut-être que Tu n'as réellement pas de temps pour moi, et que ça Te frustre autant que moi, ou peut-être que Tu m'évites. Que me voir est devenu une corvée pour toi. Quelque chose dont on se passerait. Que ça fait partie des choses dont on se passe allègrement, et que si finalement ça n'a pas lieu, on fait autre chose à la place, c'est aussi bien, et puis on s'amuse autant de toute façon.

Je doute que ça soit ça, quand même. Tu me l'aurais dit. je le sollicite.

Cet article doit être interrompu, et j'en suis navré.*


 

A l'heure où vous lisez ces linges, l'abcès est crevé, et la chair se reconstruit peu à peu.Le paon est rentré dans sa coquille, l' heure de son éclosion n'avait en fait pas sonné. Trop pressé de vivre, il a fini par s' épuiser. Il va dormir encore un peu de temps, avant de voir s'il veut vivre dans ce monde ou pas.Il faudra du temps, camarades. Rome ne s'est pas faite en un jour.






J'attendrais.

Je t'aime.

1 octobre 2008

The Truman Show






Je crois que ce film est définitivement celui qui m'a le plus marqué, de tous ceux que j'aie pu voir. Imaginez que votre vie n'ait absolument RIEN de réel. Absolument rien. Les gens que vous connaissez, ceux que vous côtoyez, vos amoureux/ses, jusqu'à vos parents et vos frères et soeurs, tous soient des acteurs.

Et votre vie n'est en fait qu'une immense pièce d'improvisation, montée par un anthropologue ou un éminent psychologue, qui veut étudier les réactions humaines face à telle ou telle situation. Y compris face à une situation de total contrôle, puisque si c'est vrai, je m'en suis aperçu et on n'a pas encore arrêté le show.

Imaginez n'être qu'une marionette, jouet d'un gosse de riche qui pourrait très bien vous supprimer à chaque instant.

On me fait croire qu'on est en 2008, mais si ça se trouve on est, en fait, en l'an 3500, l'homme a colonisé la galaxie, et je suis la vedette d'un show holographique intermondialement diffusé. Et vous tous, qui me lisez, êtes des acteurs.

Toi aussi.

Même Toi, t'es une actrice.

Non, je veux pas y croire.

Pendant quelques instants, fermez les yeux et imaginez ça :

Votre vie n'est qu'un mensonge. Vous croyez connaître des gens, mais vous ne connaissez d'eux que leur personnage, et si ça se trouve, Tu me détestes et je T'insupporte, mais Tu fais semblant de m'aimer parce qu'en l'an 3500, pour devenir une actrice connue il FAUT passer par là, et Tu veux devenir une actrice connue.

Vous tous, qui me voyez, connaissez toutes mes petites manies, les choses que j'aime et celles que j'aime pas, ce que je me murmure à moi même dans le creux de mon oreiller, le soir, avant de m'endormir...


Mes rêves, mes peurs, mes passions...

Tout.

Vous savez tout de moi, et moi je n'y vois que du feu.

Toute ma vie n'est qu'une immense mise en scène, et des fois il y a des coïncidences tellement incroyables que j'ai vraiment du mal à m'empêcher d'y croire. Tout ce qu'on m'a dit, tout ce qu'on m'a fait faire, tout, tout ça était dans le script.

Je vous laisse imaginer, et appliquer cette théorie à tous les aspects de votre vie. Vos moindres faits et gestes sont filmés. L'intimité n'existe plus.


 

(Remarquez que ce sujet rejoint un peu un thème abordé

dans un article précédent, celui où le système choisissait tout.

Les pubs, les émissions de télé, les livres connus et les pas connus...

Ca se rejoint un petit peu, dans une faible mesure. 

Du fait que nos actions sont prédéfinies par ce qui va nous influencer, 

et que ce qui nous influence est choisi par le système.)


Alors, quoi faire pour faire sauter la machine?

Quoi faire pour sortir de là?





Se comporter n'importe comment?

Réagir de façon imprévisible et contraire à toute logique?

Je ne sais pas, mais en tout cas,
Si tout ça est vrai, à vous, acteurs de ma Vie:

BRAVO.




Pour m'avoir fait rire, pleurer, et m'avoir montré que tout de même, la vie vaut la peine d'être vécue.










Mais si tout ça est faux...
Alors la vie est réellement Merveilleuse.
Ca veut dire qu'on peut réellement plaire ou déplaire à quelqu'un.
Réagir librement, penser ce qu'on veut.
CHOISIR.







Te plaire, pour de vrai.















La Terre est le plus grand de tous les navires;
Chacun de nous fait partie de son équipage.
la Vie est le plus grand de tous les voyages,
Et elle n'a qu'un secret que tu n'oublieras jamais :

Le Partage.

19 septembre 2008

Que faire?

Que faire quand le monde s'effondre autour de vous?
Quand toutes ces lumières, celles qu'on croyait éternelles, ont été soufflées les unes après les autres, comme des bougies dans la tempête?
Quand le monde dans lequel vous vivez, celui qui encore hier pour vous avait des airs de village en fête, se dévoile enfin comme un champ de ruines, où la seule lueur vient de la bougie que vous tenez à la main?
Quand tout ce qui vous reste, c'est votre amour inconsidéré pour le monde alentour?

Je croyais que vos rires ne s'éteindraient jamais, qu'ils résonneraient toujours partout où vous passeriez. Que vos pas seraient toujours auréolés de lumière, et que la joie qui subsiste dans vos coeurs ne se tairait jamais.

Je me suis trompé.

Aujourd'hui, vous pleureriez presque.
J'ai bâti ma philosophie suivant vos modèles, parce qu'ils me semblaient inébranlables, parce que ça avait l'air confortable d'être comme vous. On rit, on court, on vit. Ca avait l'air si vrai...

Et un jour tout s'effrite. On s'aperçoit bien vite de l'illusion dont on a été victime. Je n'avais jamais tout vu, en fait. Juste ce que vous nous laissiez voir, trop fièr-e-s pour exposer vos douleurs à qui ne les méritait pas.
Le bonne humeur continuelle n'était en fait que passagère. Juste un moment hors du temps, dans lequel les rires prenaient le pas, et dans lequel on aurait pu croire, à vous voir, qu'aucun malheur n'aurait jamais prise sur vous.

Je me suis trompé.

Aujourd'hui, je me rends compte que j'ai
en fait bâti mes idées sur des chimères, sur des fétus de paille. Brusque désillusion. Toutes mes certitudes s'écroulent, vous êtes sujet-te-s aussi à ces moments d'horreur, d'incertitude et de noirceur qui nous traversent tous.
Ce qui me fait peur, c'est qu'en ce moment j'ai comme l'impression qu'ils prennent le pas. Que ce sont eux qui vous mènent, et non plus la lumière des sourires qui, il n'y a pas si longtemps encore, vous tenaient lieux de flambeaux.

Comment ai-je pu me croire, me prétendre seulement un seul instant votre ami, moi qui n'ai jamais rien vu? Moi l'aveugle, moi le sourd aux plaintes déguisées qui me frappaient les oreilles. Aujourd'hui, me trouvant devant cette situation qui dure depuis plus longtemps que je n'aurais jamais osé l'imaginer, je me trouve dépourvu. Quoi faire? Je n'en sais rien. Comment guérir ce qu'on croyait invulnérable?
Comment trouver un antidote à un vaccin qui tomberait malade?

Comme une impression de maison, bâtie sur des pilotis au milieu d'un lac qui ne s'avère que maintenant une rivière déchaînée, en crue. Les pilotis viennent de lâcher, et la maison part à la dérive.
Et moi, du rivage, je vous regarde partir, et mes jambes se dérobent sous moi.

Une profonde envie de vomir, comme un sentiment de trahison qui n'a en fait jamais eu lieu.
Pourquoi je ne suis jamais mis au courant?

Je ne veux pas vous blâmer. Je vous aime encore plus dans la douleur, puisque c'est là où vous en avez besoin.

Ma gorge se serre, je réalise aujourd'hui que je n'ai jamais été aussi proche de vous que je l'avais espéré, que je l'avais cru.

On ne m'a jamais rien confié, on a tout gardé pour soi.

Quand tout le monde était au courant, je vous croyais encore intact-e-s.

Je ne sais pas quoi en penser.

Je pense que je n'ai jamais été à la hauteur.

Mais ma bougie, dans les ruines et les ténèbres, demeure, et s'il vous prend un jour l'envie de rallumer vos flambeaux à la modeste flamme que je vous propose, n'hésitez pas.




Je vous Aime.

Je ne sais pas pourquoi ni comment, mais tout ça on s'en fout.


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